ARTISTE

Tapis dans l’ombre, notre perception établit un édifice théorique qui reproduit les structures et les propriétés de notre propre système mental.

Par conséquent, toute connaissance extraite du tableau est en premier lieu homomorphe. Elles ont la même forme de celui qui les produit.

Fatalement, le tableau se transforme à l’image des mots qui le couvre. Dans ce rapport particulier, conférer certaines qualités au tableau revient simplement à projeter et à vérifier les standards de ses propres goûts, et donc au spectateur de s’admire.

L’expérience de ce face à face rend le spectateur à lui-même, elle lui révèle son propre fonctionnement et actualise l’économie de ses facultés en lui fournissant un objet particulièrement adapté à elle.

Le tableau permettrait à l’opaque réalité extérieure de se laisser modeler, et dans laquelle le moi du spectateur se retrouve. Ce face à face  doit s’avouer dès lors comme la projection d’un dialogue interne, celui de l’auto-contemplation.